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Le rêve Amazonien

J’ai honte… ça fait un petit moment que j’ai délaissé ce blog et pour me rattraper, voici le récit de l’Histoire, depuis le début :

2009 - 2010 : année catastrophique pour moi.

Des études que je ne supporte plus, un avenir compromis, un couple qui bat de l’aile, bref : perdition totale …

Je tente un concours plutôt prestigieux que bien sûr je loupe. Moral au summum du bas.

En plus Le Mans c’est gris comme ville …

Je trouve un petit boulot dans mes cordes, je regagne confiance …  et puis … tout s’effondre.

Vous l’aurez compris, ça ressemblait bien à une crise d’ado tardive, voire au sort qui s’acharne.

Et puis je fais la connaissance de ce p’tit gars, sans qui je n’en serais pas arrivée là aujourd’hui.

Et ce p’tit gars n’a qu’une idée en tête : enseigner.

Cela dit, en France sans le CAPES c’est mission impossible. Et puis un jour ce p’tit gars entend qu’en Guyane, les postes coulent à flot. Alors ce p’tit gars, qui a des couilles qu’on se le dise, décide de prendre un avion et d’aller voir par lui-même.

Paysage magnifique, chaleur envahissante, fruits à profusion … Il tombe amoureux de cet endroit. Amoureux au point de faire une mini déprime lors de son retour dans la grisaille métropolitaine, pour dire. Donc, ce p’tit gars rencontre un tas de personnes formidables lors de son premier voyage, il sympathise et s’aperçoit que des portes pourraient bien s’ouvrir à lui.

Il me fait part de son désir d’y retourner, c’était vital pour lui, ayant aussi eu une année merdique.

Je me dis, ok, je me glisse dans ta valise et on y va ! On n’a plus rien à perdre de toute façon … et la famille sera toujours là pour nous, même à 7000km de distance …

Voyage de luxe grâce à l’adorable beau-frère.

Merveilleuse entrée en Guyane, quasi sur un tapis rouge. Accueille fort sympathique par ces gens qui sont devenus nos amis. Grande entraide. On était bluffés.

S’en suivirent une dizaine de jours tiraillés par les vacances sous les cocotiers et le harcèlement quotidien du Rectorat (on ne s’en lasse point, ils sont tellement gentils !).

On nous a claqué un bon nombre de portes au nez, comme si la traversée du couloir avait été vaine. Abattus, déprimés, … On reçoit un coup de fil. LE coup de fil.

Mon amour décroche et je le vois noter « pirogue, hamac, temps complet, anti-moustique … ».

Me voilà toute blême.

_ « Non, me dis pas que … ? ».

_ « Hé si, la bonne nouvelle c’est qu’on a un poste tous les deux ! »

_ «  … »

_ «  … mais sur le Fleuve, direction Papaïchton chez les Bonis ! »

J’avoue que c’était ma hantise d’aller sur le fleuve … pour rien au monde je ne voulais y vivre.

Et pourtant. Après un jour de plus de déprime, on pèse le pour et le contre. La liste des POUR l’a emportée.

S’en suivit la mission de l’empaquetage des denrées de survie, que vous avez pu suivre.

Et puis le départ.

L’arrivée.

L’illusion.

La désillusion.

La déprime et tout ce qui s’en suit … perte de poids extrême, santé défaillante …

Une visite qui nous a fait rebondir.

La prise de confiance.

La réalisation.

Et nous voilà aujourd’hui, ne se lassant pas de ce paysage, de ce fleuve, de cette fiche de paye à la fin du mois …

Alors, on re-signe ??

La vie peut nous faire de très beaux présents, encore faut-il savoir les saisir ;)

Et merci à vous les copains et la famille !